mardi 17 juillet 2007

Dis moi ce que tu lis...

Je viens à mon tour répondre aux invitations de Leila BenSoltane et Maheva que je remercie pour avoir pensé à moi (ne refaites plus jamais ça ! :-) ).

Mon enfance a été bercée par les histoires du Club des cinq, Oui-Oui… que de souvenirs :-)
Puis une grande traversée du désert… je ne sais pas pourquoi durant mon adolescence, j’ai fui la lecture. A part le Coran, des fragments de livres de théologie, ou les livres qu’ils nous donnaient à lire au lycée, et encore, pas tous. J’ai commencé à lire « les jours » de Tah Houssine et « L’Introduction » "المقدمة" de Ibn Khaldoune, mais je ne suis pas allé bien loin.

Je me souviens que je me disais que je devais me construire loin de toute influence : belle excuse pour couvrir la paresse !

Au Bac, mon intérêt pour la philosophie s’est ravivé, mais faute de temps, je me contentais de lire les textes proposés par le programme. Je ne vous dirais pas la note que j’ai eu :-)

Depuis j’essais de rattraper mon retard. Certains livres m’ont profondément changé, d’autre beaucoup moins mais rares m’ont laissé indifférent. Certains je les ai lu plusieurs fois, d’autres j’ai essayé plusieurs fois de les lire : je recommencerais inlassablement.

Un jour, j’ai entendu sur les ondes quelqu’un dire « On ne peut pas mourir sans avoir lu l’apologie de Socrate de Platon et Crime et châtiment de Dostoïevski. ». Oui, il faut le lire Socrate donnant la réplique à ses juges et à ses accusateurs qui lui reprochent de détourner les jeunes des Dieux de la cité. Et Dostoïevski, mettant à nue les tourments et la misère de l’âme et du monde.

Le monde de Sophie de Jostein Gaarder devrait être proposait à tous les lycéens tout comme Le mystère de la patience du même auteur. Mais, non. Cela risque d’éveiller leur sens critique. Ils pourraient commencer à poser des questions qui n’arrangent ni nos politiques ni nos théologues, ou plutôt pseudo-théologues, répétiteurs de l’histoire, des contes.

Philosophie et théologie ne font pas bon ménage. La question s’est posée pour Ibn Rochd qui l’a traité dans son « Discours décisif ». Il y donne à la raison toute sa place. Au conflit de l’Humain et du divin, l’arbitre est la raison. Il va jusqu’à dire que si la vérité de la raison est en contradiction flagrante avec notre compréhension du texte divin c’est notre compréhension du texte qu’il faut rejeter ! Mais la masse est séduite par la rhétorique, pas par l’analyse. Il le savait. Ses livres seront brûlés, la philosophie sera bientôt interdite… Ibn Khaldoune lui-même jugeait dangereuse sa pratique. C’est sûrement ce qui m’a découragé de lire « l’Introduction » "المقدمة".

Il y a aussi l’Alchimiste de Paulo Cuelho. La 1ère fois je l’ai lu en un jour ! Je ne pouvais pas m’arrêter de lire. Je l’ai relu quelques années plus tard : il n’avait plus le même attrait, mais il reste parmi les livres qui ont compté.

Avec Shakespeare, c’est une histoire de films : Il m’a fallu voir un film de comédie américain pour m’intéressé à Hamlet, depuis c’est mon livre de chevet. Et il a fallu que je regarde « Shakespeare in love » pour admettre que Roméo et Juliette devaient mourir à la fin. Je viens de saisir la nécessité dramatique : mieux vaut tard que jamais…

J’ai beaucoup lu Amine Maalouf : Samarcande, Le rocher de Tanios, Les échelles du levant, Léon l’africain, le périple de Baldassare… je ne crois pas que je vais y retourner, pas de sitôt en tout cas.

Lamartine, Musset, Ronsard et depuis peu Baudelaire ; Ibn Zeydoune, Chebbi sont les poètes que je lis le plus en attendant de m’offrir les recueils de Abou Nawas et Omar El-Khayem.

J’ai aussi lu des livres scientifiques : Une brève histoire du temps, L’Univers chiffonné, La vie rêvée des Maths…

Je m’intéresse aussi à l’histoire. Le cours d’histoire faisait partie des cours classés ennuyeux. M. ou Mme arrivaient en salle et commençaient à débiter : Fondation, administration, économie, société, chute. Cinq petits paragraphes – pas si petits que ça qu’on je devais les apprendre la veille de l’examen – et puis s’en va. Toujours la même structure, toujours la même monotonie. Rares sont ceux qui ont eu la chance de tomber sur un(e) prof qui les a intéressé à l’Histoire.

Les livres d’Histoire, tout comme des livres de philosophie ou d’autres domaines font partie de l’éternel chantier. Parce qu’ils doivent être pris par petites bouchées et digérés lentement ; parce qu’ils vous renvoient à d’autre livres qui vous renvoient à d’autres encore ; parce que chaque fois que vous les relisez, vous découvrez des choses que seule la maturité peut dévoiler.

La république de Platon, la Généalogie de la morale et Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche –que je (re)lis actuellement. Histoire de l’Afrique du nord (Charles André Julien), Carthage (Serge Lancel) – J’ai lu Hannibal de H. Boulares–, La Sira de Ibn Hichem "السيرة النبوية لإبن هشام", La Bible et le Coran, Le Défi américain de Servan-Schreiber, Les lois de Montesquieu, Incohérence de l’Incohérence de Ibn Rochd "تهافت التهافت" (celui qui dit que Al-Ghazali n'est pas philosophe ne l'a pas lu, lui même ignorer peut être qu'il l'était), La théorie de l’évolution… ça fait beaucoup !

Prochaines lectures/acquisitions : La Bible dévoilé d’Israël Finkelstein. J’ai vu le documentaire sur ses travaux mais je n’ai pas encore acheté le livre, Nous n’avons jamais lu le Coran (Youssef Seddik), des auteurs arabophones – j’ai d’énormes lacunes… Je pense que je vais faire une demande pour pouvoir bénéficier d’une ou deux autres vies supplémentaires.

Sinon ma grande passion c’est la musique, mais ça c’est une autre histoire...

Je sais que je n’ai pas respecté le programme imposé, mais ne dis-t-on pas dis moi ce que tu lis et je te dirais qui tu es ? Et puis la note est déjà assez longue pour en rajouter.

Je n'ai taggé personne, tous ceux que je visitent l'ont déjà été, et puis ici c'est un abîme, ce qui y tombe n'en ressort pas...

2 commentaires:

Leila Ben Soltane a dit…

Merci pour ta participation à cet inter-dévoilement collectif où chacun d'entre nous repère des points communs avec l'autre:
En ce qui me concerne je suis tout à fait d'accord avec toi sur la façon assez médiocre avec laquelle on nous enseigne l'Histoire. C'est sûr que les manuels d'Histoire sont très mal écrit, preuve qu'on s'est jamais réconcillié avec le passé!

Kanvan a dit…

ça ma fait plaisir de partager mes lectures, et ça m'a permis de faire un peu le bilan...